Remise des insignes de Chevalier de l’ordre des Palmes Académiques à M. Guillaume Raboutot

Nos félicitations les plus chaleureuses à notre cher collègue Guillaume Raboutot, Directeur adjoint de l’Institut français d’Estonie et attaché de coopération pour le français, qui a été décoré par l’Ambassadeur de France M. Éric Lamouroux des insignes de Chevalier de l’ordre des Palmes Académiques pour son travail exceptionnel dans le domaine de l’éducation !

Le discours prononcé par M. l’Ambassadeur de France Éric Lamouroux lors de la cérémonie officielle le 15 mai 2023 :

« Mesdames, Messieurs, chers amis, Cher Guillaume,

Nous voici réunis aujourd’hui, pour vous remettre une décoration, qui nous est particulièrement chère, parce que c’est la plus belle des reconnaissances françaises, dans le monde éducatif et culturel.

Il s’agit du plus ancien ordre honorifique français, de distinctions civiles, créé par l’Empereur Napoléon Ier, en 1808. 

Cet honneur était d’abord réservé au monde de l’Université, il a ensuite récompensé les serviteurs de « l’Instruction publique », enseignants, ou non, de l’Éducation Nationale. 

Les “Palmes Académiques” sont désormais également décernées aux étrangers, et aux Français résidant à l’étranger, qui contribuent activement, à la diffusion de la culture et de la langue française dans le monde, et qui ont fait une « contribution exceptionnelle à l’enrichissement du patrimoine culturel » : artistes, enseignants, ou professionnels de la culture.

Ces « Palmes » ont un relief tout particulier, ici en Estonie, dans la “nation éducative”, où elles auront permis à la France, à plusieurs reprises, de remercier et de louer les mérites de personnalités engagées, apportant un soutien sans faille à nos pays :

Vous ont devancés, des personnalités telles que : Marek TAMM, Tiina LOKK, Eike ELLER, Tanel LEPSOO. Et j’ai eu très récemment le plaisir d’honorer Katrin MEINART, et notre ami le Directeur du lycée français Peter PEDAK, qui sont souvent vos camarades de jeu.

Cher Guillaume, vous incarnez depuis des années, la coopération franco-estonienne en matière d’éducation, et vous démontrez chaque jour, la justesse de notre intuition profonde : la réciprocité, est la clé de l’amitié durable, entre la France et l’Estonie. 

Vous avez enseigné dans l’Éducation nationale française, et dans un lycée de Tallinn, vous avez vécu longuement dans nos deux pays, et votre famille elle-même, tisse un lien quotidien, entre la France et l’Estonie. 

Vous défendez ainsi, avec conviction et générosité, la francophonie, mais vous n’oubliez jamais, et j’y suis très sensible, de défendre également l’estonien, langue que vous maîtrisez excellemment.

C’est une fierté pour nous tous, de vous entendre intervenir longuement à la radio, ou de vous savoir, en réunion au ministère estonien de l’Éducation, où vous êtes le seul, non-natif estonophone.

Vous faites bénéficier les projets franco-estoniens, de vos relations et de vos réseaux, mais aussi de votre connaissance intime, de l’Estonie comme de la France. 

Cher Guillaume, c’est d’abord l’enseignant que nous souhaitons saluer. Le brillant diplômé de « didactique du français langues étrangères », le Certifié de lettres modernes, qui animait hier des ateliers théâtre, comme aujourd’hui des ateliers vins ou fromages.

Je voudrais saluer également le stagiaire du Centre culturel de Vilnius, et le stagiaire de l’Université de Tartu, que vous avez été : vous êtes dès lors, naturellement attentif à l’accueil des stagiaires de l’IFE. Car vous avez été de ceux-là, qui tentent l’expérience de l’étranger, où parfois l’aventure commence. 

Nous essayons ensemble, en ce moment, cher Guillaume, de trouver des solutions pour en accueillir davantage, parce que l’enjeu est colossal :

…en Estonie, ce sont sans doute des dizaines de professeurs de français qu’il faudra trouver, pour venir travailler en Estonie, où l’enseignement de notre langue dispose peut-être d’une chance historique.

Nous tâcherons d’être à la hauteur de cet enjeu. Vous étiez à mes côtés, récemment, lors d’un riche et précieux échange, avec la Directrice des relations internationales du Ministère français de l’Éducation. Et vous êtes vous-mêmes, en discussion, avec nos voisins et collègues baltes,pour imaginer des solutions.

C’est une qualité précieuse chez vous, cher Guillaume, d’être toujours réactif, inventif, et deprivilégier intelligemment, des réponses collectives à nos enjeux.

Professeur de français, vous l’avez été pendant 12 ans, dans deux collèges de Villiers-sur-Marne,et de Vitry-sur-Seine…et puis – quelle bonne idée ! – à l’Institut Français d’Estonie.

Peut-être nous direz-vous, comment vous êtes arrivé là…si un attaché de coopération pour le français à l’époque, vous a convaincu de préférer cette partie de l’Europe au reste du monde, ou si c’est le pur hasard de la vie, au gré de l’envoi des CV, et des lettres de motivations ?

Vous êtes quoiqu’il en soit, revenu à Tallinn en 2015, pour tenter l’expérience de l’enseignement du français, et de l’histoire-géographie, à l’École Européenne de Tallinn, dont vous êtes ensuite devenu le Directeur-adjoint. 

C’est là que nous nous sommes rencontrés, et que j’ai pu apprécier vos grandes qualités. Pourtout dévoiler, c’est à ce moment que nous avons souhaité, avec le Conseiller Culturel Eric Bultel, proposer votre nom au Ministère de l’Education nationale, pour « les Palmes ».

Vous seriez d’ailleurs sans doute l’heureux directeur de cet établissement, si l’Ambassade de France ne vous avait proposé de nous rejoindre, dans la vieille ville, pour remplacer Virginie Philibert, que je salue à distance, parce qu’elle a aussi beaucoup oeuvré à la réussite de notre action en Estonie.

Cher Guillaume, des années de travail au service de l’Institut, et de l’École européenne, vous auront fourni mille occasions de projets, divers et précieux. La relation éducative franco-estonienne est désormais quotidienne. Elle est devenue normale, et c’est en cela qu’elle est exceptionnelle. 

Je ne pourrai citer tous vos états de service, depuis 2 ans parmi nous, mais quelques-uns tout de même: monter des séminaires sur le plurilinguisme, consolider la transition numérique de l’Institut, préparer des RV avec le Ministère, m’aider à comprendre le système éducatif et les perspectives de collaboration, animer et présider le Choix Goncourt de l’Estonie (que nous allons à nouveau célébrer dans quelques jours)…

…recruter et accompagner des enseignants, marcher main dans la main avec les Petits francophones, accompagner l’association des professeurs de français d’Estonie, contribuer à une coopération décentralisée solide avec la ville de Caen, monter une exposition autour du documentaire « Le Bonheur à l’école »,

…faire des « ateliers du vin de l’Institut » un rendez-vous de référence, monter des partenariats structurants avec les Maisons familiales et rurales, avec des inspecteurs, avec des professeurs, des lycées, des collèges… 

Vous avez tout dernièrement construit une relation nouvelle avec l’École ukrainienne, notre voisine, et je vous en remercie. Vous trouverez une branche de laurier sur les insignes des Palmes académiques, qui rappelle la couronne de lauriers portée hier par les poètes et les vainqueurs dans l’Antiquité…

Elle évoque aussi la Paix, et notre engagement fondamental, ici, en Estonie, aux côtés de nos Alliés estoniens. Je voudrais avoir ici, avec vous, une pensée pour nos amis Ukrainiens, et ce qu’ils endurent à cause de la folie russe, et penser à tous ceux qui oeuvrent chaque jour, à mettre un terme à l’agression russe en Ukraine.

Cher Guillaume, vous êtes partout, indispensable, loyal, efficace et généreux, et je vous en remercie. 

Cette décoration est un signe de gratitude, au nom de chaque membre, chaque partenaire de l’Institut, au nom de toute l’équipe de l’Ambassade de France. 

C’est aussi pour moi une façon de tous les remercier pour ce qu’ils font, avec passion et conviction, avec expertise et avec ténacité, en faveur de la coopération franco-estonienne. 

Toutefois cher Guillaume, c’est bien vous, aujourd’hui, que la France entend reconnaître, comme l’un de ses serviteurs les plus compétents, qui mérite cet honneur, parce qu’il nous fait honneur.

Guillaume Raboutot, au nom du Ministre de l’Education Nationale,  Nous faisons Chevalier de l’ordre des Palmes académiques. »